Ma vie en pallia II (épisode 9)

*Lundi 19 mai 2008*

J'entame ma dernière semaine et pourtant j'ai l'imrpession que c'est comme au premier jour. Aucune lassitude, je me lève vite et bien, même si c'est à 5h du matin.

"Monsieur Nez" est décédé ce week end. Je lui rend visite et l'emmène au dernier sous-sol de l'hôpital... Dernière étape avant de, selon sa volonté, partir en fumée.

Un autre décés, Madame J. garde un oeil ouvert, ce qui a quelque chose ... d'effrayant !

Il y a des gens qui meurent et d'autres qui arrivent pour mourir à leur tour. Je vais vous parler ici d'un homme de 42 ans qui est entré dans le service ce week end. Il est veuf (sa femme s'est suicidée), il a deux enfants (11 et 14 ans), et une seule jambe. Bienvenue dans la vraie vie.

Soins techniques, soins de confort, soins de l'âme et des états d'âme. Je ne le dirai jamais assez : je suis passionée ! Demain je serai évaluée pour la validation de ma deuxième année... J'espère avoir un soin "compliqué, pas juste une toilette, histoire de montrer que je ne m'en sors pas trop mal...

Comments

[Julie]

Exactement comme le sage Yvan : je n'envie pas, et j'admire.

[Yvan]

Chère Pauline, maintenant tu sais ... que l'on meurs toujours seul. Mais dans cette solitude, la proximité de soignants "humains", même si elle est comme inutile, est si importante ! En te lisant je revois beaucoup de visages de confrères et d'amis qui sont partis, mais aussi j'entends des râles, je revois des souffrances cruelles, de ceux qui ne pouvaient même plus compter les heures passées dans un lit d'agonie. Puis aussi, ce calme, cette étrange sérénité, cette majesté de l'homme étendu dans la mort, son dernier sommeil, son entrée dans la Vie. Je n'envie pas ce que tu fais, mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir de l'admiration pour ce que tu écris. Merci !