Le jour où je suis passée de l'autre côté

Non, ceci n'est pas l'annonce d'un coming out, ni l'histoire d'une expérience extra corporelle. Voici le récit du jour où l'infirmière est devenue patiente... Commençons par un petit récapitulatif (j'aime bien les récapitulatifs) :

Jeudi 10 : j'ai une infection urinaire. Normal, j'ai pas le temps de boire, je travaille.

Vendredi 11 : presque plus mal. Normal, j'ai bu beaucoup (d'eau).

Nuit du 11 au 12 : je travaille, je fais un test urinaire qui se révèle positif. Normal, j'ai une infection urinaire.

Samedi 12 : je dors. Normal, j'ai travaillé toute la nuit.

Nuit du 12 au 13 : je travaille, j'ai très mal au dos, et c'est là que tout devient paranormal...

Comme nous sommes dimanche, qu'il est 3h30 du matin et que le dernier test urinaire que j'ai fait est plus positif que positif, je songe à aller aux urgences directement après le travail. Après de longues heures de souffrance et arrivant à peine à mettre un pied devant l'autre, c'est ce que je fais, à 7h32. Je vais trouver un médecin, il va me donner un comprimé d'antibiotique magique qui en une prise fera disparaitre toutes les bactéries, et je rentrerai dormir, apaisée et sereine.

Bonjour, j'ai une infection urinaire depuis trois jours et j'ai très mal au dos, je me demande si l'infection n'est pas remontée jusqu'aux reins... Oui, veuillez patienter. Heureusement qu'il n'est que 7h44, je ne sais pas combien de temps j'aurai "patienter" si j'avais été là à l'heure de pointe !

Aaaah, enfin, on vient me chercher. Une infirmière, m'installe dans le box n°1 et discute avec sa collègue du prix du choux-fleur, pendant que je lutte pour ne pas hurler (et ne pas m'endormir). Ah, ça y est, elle s'est aperçu que j'étais là. Ca fait longtemps que vous vomissez ? Euuuh, je vomis pas, merci. Bon, vous allez faire un test urinaire et je vous fait une prise de sang. Lorsque je reviens, triomphante, avec le test urinaire durement réalisé, l'infirmière me demande avec sa voix mielleuse "ça fait toujours mal ?" (Oui madame, je pisse des flammes depuis 3 jours !!). Vous avez souvent des infections urinaires ? Ben ça m'est déjà arrivé, mais pas si dorsalement douloureux.

J'ai un cathéter dans le bras et du sérum physiologique qui coule dans mes veines. Ca sert à rien, jveux juste un comprimé d'antibiotiques. A 10h27 entre (avec sa cape de superman) le médecin (turc). Alors comme ça vous avez souvent des pylonéphrites ?  Euuh non, jamais.

Mademoiselle, vous avez une infection urinaire. Woah, j'imagine qu'en Turquie, les études de médecines sont très compliquées...

Donc je récapitule (j'aime bien les récapitulatifs) : je suis arrivée à 7h44 en disant que j'avais une infection urinaire et 10h27 le médecin (turc) vient de me diagnostiquer une infection urinaire. Woah.

Comme vous avez mal au dos, peut être que l'infection remonte dans vos reins. (Ah oui, c'est possible ? Dingue...). Mais pour être sur que c'est pas autre chose on va vous faire une échographie. Ah ouais, ok, terriblement utile. Faites moi aussi une radio du gros orteil et examen du fond d'oeil, pour être sur. Je patiente donc, en compagnie de l'Homme, pour cet examen inutile avec mon cathéter inutile dans le pli du coude qui empêche le sérum phy inutile de coule convenablement. 

11h18 : A l'échographie on ne voit rien, vous avez surement une pyélonéphrite.

ndlr : une pyélonéphrite est l'inflammation de l'appareil urinaire dans sa partie haute. L'étiologie la plus fréquente est l'infection urinaire basse.

Il est 11h47, je me glisse dans mon lit, j'ai un hématome dans le pli du coude, toujours mal au dos et une prescription d'antibiotiques oraux pour soigner ce que j'avais prévu.

Comments

[ambrinette]

Plein de courage !! je connais ça !
Et d'ailleurs c'est ton cachet magique qui m'a calmé la douleur `... mieux que la poudre magique !
[Coeurs]

[fani]

vive la medecine belge....