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Magic Pop Corn
11 mars 2008

Ma vie au CNWL, épisode 2

*Mardi 13 mars 2008*

Crevée. Ce matin je me suis levée sans trop savoir où j’allais et sans trop en avoir envie. Le principal c’est que maintenant je sais où je vais, et j’en ai envie.

La journée a débuté a 6h30 et après un maigre petit déjeuner avec une de mes colocataire, j’arrive dans le service, les yeux mi-clos. Puis le rapport. J’aide un peu les patients pour se réveiller, et on descend prendre le petit déjeuner. Jusque là rien d’extraordinaire, mais je me plais ici. Je rencontre un étudiante éducatrice, Elodie, on s’entend bien. En remontant du restaurant les couloirs sont vides. Tous les patients sont en « prise en charge », chez le kiné, l’ergothérapeute, le logopède etc… Parce qu’ici on ne travaille pas chacun pour soi et on s’assemble tous pour favoriser l’autonomie des patients. J’erre donc avec Elodie dans les couloirs. L’éducatrice nous voit en perdition, elle nous propose donc de nous faire visiter tout le centre. C’est immense ! Il y a bcp de services pédiatriques. Des enfants qui entament une vie difficile et mouvementée.

Puis j’accompagne ma patiente désinhibée (ma fausse accueillante d’hier) à son « groupe repère ». Il s’agit d’entrainer les trois patients présents à se souvenirs. Pas encore des grands souvenirs, juste à qui ils s’adressent, où ils se trouvent, et quel jour nous sommes. Toutes les semaines ce sont les même questions, et toutes les semaines les réponses tardent à venir. Pourtant nous sommes toujours au centre Neurologique William Lenox et c’est toujours Anne et Sophie qui leur parlent !

Je fais alors la connaissance de Bertrand, qui me fait comprendre qu’avant il m’aurait plus et qu’il rêve d’avoir une fille comme moi à ses côté. Mais que c’est pas possible parce qu’il a dû tout réapprendre et il est « petit » dans sa tête. Que voulez-vous que je réponde ? « Ca viendra Bertrand, y’a pas d’raison… ».

Je me sens bien. Je me sens à l’aise. Il est où mon stage stressant et fatiguant ? C’est un stage pas comme les autres, c’est un stage exceptionnel. Il est 13h30. J’ai finis ma journée. Mais je reste là. J’accompagne Grégory (26 ans, épileptique, m’en veut d’avoir interrompu sa sieste !), Christine (36 ans, épileptique, chercher quelqu’un à qui parler), Myriam (41 ans, épileptique, évangélise tout le service) et d’autres à une conférence sur… l’épilepsie. C’est super intéressant et j’ai choisit d’en faire mon sujet de TFE. Je suis donc ici, à 15h10, dans ma chambre, l’esprit léger et le cœur lourd d’avoir tant de choses à porter. Un remarque de Christine à la réunion qui, après avoir raconté son passé douloureux, déclare les larmes aux yeux : « je suis triste pour les autres ». Chacun ses problèmes, mais l’humanité, la vraie, c’est d’être triste pour les autres.

Il est 15h23, mon cœur est plus léger de plusieurs lignes, merci, punching ball en papier.

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Commentaires
J
Pfffiou ... L'ennui après ça, c'est qu'il n'y a plus grand chose à dire. <br /> A part "sans commentaire", mais c'est con, pour un commentaire ...
Y
Je suis toujours aussi impressionné et admiratif en te lisant. L'humanité, elle est aussi en toi.
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